Première Marée réussie pour Le Festival en Chanson de Petite-Vallée

De retour à Petite-Vallée pour le Festival en Chanson après une année de répit, l’équipe de CHYZ arrive samedi juste à temps pour le début des spectacles de la journée. Malgré notre arrivée récente, on sent déjà l’effervescence dans le chapiteau qui prends place sur le terrain du Théâtre de la Vieille Forge. La Marée du Grand Héron et ses invitées est bien entamée depuis la veille et les artistes que l’on s’apprête à voir sont tout indiqués pour nous donner frissons et plaisir de retrouver enfin des spectacles sur scène. Malheureusement, quelques spectacles de cette Marée nous ont glissé entre les doigts, mais voici un résumé de ceux que nous avons pu avoir la chance d’entendre.
crédit photo: André Bujold
Accoutrée d’éléments rappelant l’esthétique visuel de Musivision, Laurence-Anne se présente dans un costume inspiré des années 90; Cothurne, one-piece ample à damier et cheveux colorés. N Nao, David Marchand et les autres musiciens viennent appuyer ces choix scénographiques qui donne l’impression de se retrouver en plein party rave. Le groupe installe le ton en mettant de l’avant les synthés et les harmonies vocales. Dès le début du set, on réchauffe la salle en poussant Indigo et autres singles du nouvel album. Laurence-Anne est particulièrement en forme. Bien réchauffés du spectacle de la veille, on sent les musiciens en cohésion. Le public a seulement le goût de se lever pour danser sur les beats plus assumés que sur album, pour finalement se laisser aller sur Accident tiré du EP du même nom. Ce premier saut dans cette Marée d’ouverture du festival nous rafraîchit efficacement avec une artiste qui fait sa place rapidement.
crédit photo: Alexandre Cotton
On se déplace ensuite vers Grande Vallée pour recevoir de plein fouet les compositions majestueuses qu’on entend sur Notre-Dame-des-Sept-Douleurs. On retrouve Klô Pelgag en contrôle de son plateau. Plus dynamique que jamais elle enchaine les performances avec autant d’aplomb que dans son désormais classique Spectacle Spectral. Son énergie théâtrale se répand dans tout le chapiteau galvanisé par une salle remplie à pleine capacité selon la distanciation. N Nao et Laurence-Anne encore présentent aux harmonies viennent appuyer la voix de Klô avec puissance sur La Maison Jaune, À L’ombre des Cyprès ou Mélamine. Mais c’est sur Rémora que l’instant se fige et que le spectacle prend toute sa puissance. On se retrouve devant un grand chaos ou la liberté scénique contagieuse de Klô est bien structurée par les musiciens qui l’entourent. On aurait pris deux heures de spectacles supplémentaire d’une de nos plus grande voix actuelle mais Marie-Pierre Arthur nous attends du côté de Petite-Vallée.
Marie-Pierre Arthur est bel et bien de retour chez elle. Originaire de Grande Vallée, la Gaspésie au grand complet semble présente sous le chapiteau. D’une grande puissance Marie-Pierre Arthur est pour plusieurs un modèle scénique et avec raison. Elle empoigne sa basse avec passion et semble toujours en contrôle. Par contre, malgré un début de spectacle en force avec entre autres La Guerre et Tient moi mon cœur tiré de son dernier album Des Feux pour Voir ce n’est qu’en deuxième partie que l’équipe semble plus en phase. À mi-chemin de la présentation Marie-Pierre invite trois de ces nièces pour performer Si L’Aurore, Le Vent M’appelle par Mon Prénom et une magnifique reprise de L’encre de Tes Yeux de Francis Cabrel. On sent la vibe familiale, c’est doux, touchant et on se sent nous-même comme à la maison. Emmène-moi termine en grand le Spectacle avec Robbie Kuster toujours aussi énergique à la batterie qu’en début de set et qui mérite une mention spéciale pour sa performance impeccable.
Une première journée en sol Petite-valléen qui donne le ton pour la Grande Marée le lendemain. Spectacle de clôture de cette première Marée d’artistes du festival sélectionnées par Klô Pelgag, notre Grand Héron.
Voir Marie-Pierre Arthur, Safia Nolin, Lysandre, Laurence-Anne, N Nao et Klô Pelgag sur une même scène est une chance inouïe. Leurs voix seront tous mise à profit pour mettre en valeur leur répertoire respectif pour faire du spectacle un grand évènement. Chacune d’entre elle présentée par l’enregistrement d’un appel téléphonique lancé à leur mère pour les introduire donne le ton à la fois puissant et sensible de l’expérience qui nous attends.
crédit photo: André Bujold
N Nao ouvre le bal de l’ultime spectacle de la Série du Grand Héron. tout en puissance vocale et présence scénique. Sa pop éthérée nous fait vibrer suffisamment pour réchauffer la place à Laurence-Anne qui suit de ces couleurs art rock hyper dansantes. Lysandre se présente à nous en performant au piano avec intensité deux titres qui dévoilent une auteure-compositrice à surveiller. Après ces performances solides d’artistes émergeantes on passe aux grandes pointures de la musique actuelle. Marie-Pierre Arthur casse le rythme plus pop par des guitares bien sentie pour performer Des Feux Pour Voir en version rock très assumé. Safia Nolin attrape cette vibe grunge entamée par Marie-Pierre Arthur, et seule, elle nous envoi en plein visage avec vérité et sensibilité Dagues tiré de son album Dans le Noir. C’est sans contredit le meilleur moment du spectacle. Tout ceux qui sont présent n’ont pu rester indifférent à cette performance et le retour vers Safia est rempli d’un amour brut. Émue elle prend son temps pour enchaîner avec la chanson suivante visiblement ébranlée par tant de démonstration. Klô Pelgag ferme la marche en reprenant de gros titres que nous avons vu la veille mais que nous voudrions reprendre encore et encore comme un rituel moderne.
La Marée du Grand Héron se termine donc sur des effluves d’émotions vraies et met la table pour les prochaines Marée du Festival articulé autour de Tire Le Coyote et Louis-Jean Cormier jusqu’au 10 Juillet prochain.