Trois ouvrages pour (re)découvrir le Québec à l’aube des vacances

Avec la venue de la belle saison et la levée des interdictions de déplacement entre régions, bon nombre d’entre nous profiterons de l’été pour (re)découvrir le Québec. Pourquoi ne pas en profiter pour sortir des sentiers battus et découvrir des attraits moins connus de notre territoire et de notre histoire pour l’occasion ? Le Québec regorge de régions riches en attractions touristiques qui ne demandent qu’à être découvertes. Chéri(e) j’arrive vous propose donc trois ouvrages pour voyager de la maison ou préparer un petit road trip dans la belle province.
Nombreux sont ceux qui regardent aujourd’hui avec nostalgie les derniers vestiges du kitsch au Québec. Les restaurants, les bar-salons, les motels et autres hauts lieux du kitsch disparaissent peu à peu après avoir connu leur heure de gloire au Québec entre les années 1950 et 1980. Après avoir présenté brièvement les caractéristiques du kitsch (il se distingue notamment par son caractère immersif et ludique, sa disproportion et ses excès, ses couleurs vives ainsi que par sa volonté d’imiter en accordant une plus grande importance à l’ambiance générale qu’à l’authenticité des matériaux), les autrices nous entraînent dans un voyage au cœur de cet univers style par style.
On y découvre entre autres comment le kitsch répond à la montée du nationalisme et à la volonté des Québécois d’affirmer leur identité tout en témoignant de leur ouverture sur le monde et de leur goût de découvrir d’autres horizons. Les bars, motels et restaurants qui renvoient à la Nouvelle-France, à la maison québécoise, à la campagne et à la Gaspésie se développent ainsi parallèlement aux établissements à thématiques grecque, italienne, alpine, française, espagnole, chinoise, japonaise et pop-polynésienne. Certains de ces bâtiments existent encore en ayant perdu tout leur intérêt (la brasserie La Meunerie à Sillery, le Bavard Roy du 2500, chemin Sainte-Foy, etc.), d’autres ont complètement disparu (le village normand de Place Laurier, le Madrid près de Drummondville, etc.). Quelques-uns persistent par contre toujours (le restaurant la Tyrolienne à Québec, l’hôtel-motel Coconut de Trois-Rivières, etc.). Un ouvrage richement illustrer qui fait l’inventaire de ces lieux aujourd’hui en grande partie oubliés.
Normand Cazelais, Un pays de rivières, Montréal, les éditions de La Presse, 2021, 328 p.
Le Québec compte plus de 4 500 rivières, dont grand nombre ont joué un rôle majeur dans son développement. Après avoir exposé en une quinzaine de pages l’histoire des rivières au Québec, le géographe Normand Cazelais nous amène à la découverte de 32 d’entre elles. Chacune est introduite par une carte de son bassin versant et de ses affluents ainsi que par quelques informations (longueur, source, débit moyen, dénivellation totale et superficie du bassin versant) qui permettent de mieux prendre conscience de son ampleur.
Ce faisant, on parcoure le Québec en amont et en aval du Saint-Laurent, d’est en ouest et du nord au sud. On y découvre l’origine du nom des lieux présentés, leur histoire, leur géographie et leurs caractéristiques. Plusieurs belles photos en couleur, bon nombre de documents d’archive et quelques cartes permettent de visualiser les rivières qu’on connaît moins. Certaines comme la rivière Richelieu ont été des couloirs de guerre, d’autres comme la rivière Nicolet ont plutôt servi d’inspiration à des peintres. Pas mal toutes ont par contre joué un rôle stratégique dans le développement des régions où elles passent. Après avoir été les premières routes du pays, elles en sont devenu les principales sources d’énergie, puis des moteurs de développement économiques (que ce soit grâce à la villégiature en Gaspésie, à la drave sur la rivière Saint-Maurice ou à la construction de barrages hydroélectriques sur la rivière Romaine).
Doris Girard et Serge Lambert, Le Kamouraska et la Grande-Anse, Québec, GID, 2020, 275 p.
Avec Le Kamouraska et la Grande-Anse, Serge Lambert et Doris Girard inaugurent une collection appelée à faire l’histoire des familles du Québec en marge de la création des 24 circuits « Passeurs de mémoire » auxquels les amoureux de généalogie sont conviés depuis juin 2019. Les circuits, qui peuvent être téléchargés en ligne et réalisés grâce à la présence de marqueurs géolocalisés et de panneaux d’interprétation, invitent à découvrir les familles pionnières de cette région. Le livre offre en complément le parcours de certaines familles, des tableaux généalogiques, des photos et des encadrés sur leur histoire.
Chacun des chapitres s’intéresse à une famille faisant l’objet d’un circuit. On y découvre ainsi certaines familles bien connues de la région dont les membres ont inscrit leur nom dans l’histoire nationale comme les Chapais, les Casgrain et les Letellier et d’autres qui ont laissé une trace plus discrète dans la mémoire collective. Si les chapitres auraient gagné à être davantage contextualisés pour que le lecteur puisse mieux apprécier la contribution de chacun de ces pionniers (quitte à se concentrer sur moins de personnages et de pouvoir ainsi mieux les développer), ils intéresseront assurément ceux qui désirent partir à la recherche de leurs origines et en suivre les figures les plus marquantes.