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Mosey de Daniel Romano

par Guillaume Pepin, le 27 mai 2016 | Critiques musicales

Daniel Romano représente probablement ce que la musique anglo-canadienne a de mieux à offrir: un pop-rock un brin excentrique, mâtiné d’influences country et singer-songwriter, façon senventies. Sur ce sixième album en carrière, Romano nous charme d’abord avec cette voix qui rappelle tout à la fois Lee Hazlewood et le Dylan époque Planet Waves, puis force l’admiration par l’amplitude de sa palette. Quand il ne nous brusque pas avec un rock orageux où guitares distortionnées et cuivres s’entremêlent, Romano donne dans une pop très orchestrée, ou encore s’offre dans son plus simple appareil, ne s’accompagnant que d’un piano, démontrant alors des talents mélodiques et poétiques très particuliers.
Sans jamais s’éloigner d’une certaine tradition, l’auteur-compositeur ontarien arrive pourtant à imposer une signature qui, malgré les nombreuses références qui ponctuent son oeuvre, revendique une singularité, une dégaine qui ne trompe pas: nous voici devant un artiste en plein contrôle de son répertoire et de ses habilités. Romano fait également preuve d’une conscience de l’album en tant qu’oeuvre dont ne peuvent se targuer tous les musiciens, en témoignent ces quelques codas qui viennent rythmer de manière étonnante la succession des chansons. Malgré quelques tics dans l’écriture qui finissent par faire surface au fil des écoutes, Mosey s’avère un disque savoureux et inspiré qui plaira tout autant à ceux qui cherchent de véritables chansons qu’à ceux qui sont en quête d’attitude et d’ambiance.