Ryley Walker – Golden Sings That Have Been Sung
Il y a de ces albums qui sont comme des bulles. De ces albums qui semblent constituer un microcosme dans lequel l’auditeur entre, à l’opposé de ces disques qui offrent une série de vignettes à contempler. Golden Sings That Have Been Sung, dernier album de Ryley Walker, possède cette qualité immersive, notamment parce qu’il n’a pas peur du vide, cet absolu que plusieurs musiciens s’efforcent de cacher bien que ce soit souvent peine perdue.
Au fil de ces huit chansons folk très expansives, certaines pièces dépassant largement la barre des cinq minutes, Walker rappelle souvent Bruce Cockburn et Joni Mitchell par ses ambitions jazz, quoique son approche mélodique soit plus rudimentaire, tout en nous entraînant dans les détours de longs crescendos qui parfois éclosent sur des finales pyrotechniques, parfois suivent le cours tranquille de leur groove très seventies.
Sans jamais se détacher complètement de la vague indie folk qui fait rage depuis quelques années auprès du grand public, Walker évite la facilité en misant davantage sur l’ambiance et l’exposition de ses idées plutôt que de rechercher à tout prix le vers d’oreille . Belle réussite, pas tout à fait aussi colorée que la jolie pochette, mais cadrant joliment dans les journées d’automne qui se dessinent à l’horizon.