Sam Evian – Premium
Le premier album de Sam Evian sonne un brin rétro, ou alors bien de son temps, tout dépend du biais critique. C’est que l’instrumentation, débordante de pedal steel, de wurlitzer et guitares passées dans un leslie, évoque sans contredit le début des seventies. Cependant, la réalisation et les synthés suffisent à ancrer l’œuvre dans nos années dix et, si nostalgie il y a, elle nous caresse la nuque sans qu’on ressente le besoin de se retourner.
D’une rare aisance avec le vocabulaire pop, Evian navigue entre les chansons soft-rock et les ballades rêveuses au cours desquelles les musiciens nous offrent souvent des prestations de haut niveau et d’un bon goût exemplaire, en témoignent les enivrantes Big Car et Carolina. C’est toutefois sur Dark Love, dans laquelle Evian reprend à son compte un riff classique de rock pour en faire la fondation d’une enfilade de solo à couper le souffle, et sur la très belle I Need A Man qu’il arrive le mieux à transcender ses référents.
Néanmoins, il ne s’agit pas uniquement d’une affaire de timbres et d’arrangements; tout au long de l’album, Evian démontre à quel point il est un songwriter éloquent en couchant des mélodies accrocheuses et ingénieuses sur ces trames finement tissées. Les fans des défunts Girls devraient y trouver leur compte.