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Wilco – Schmilco

par Guillaume Pepin, le 16 septembre 2016 | Critiques musicales

Su Schmilco, Wilco renoue avec la tradition du songwriting qui traversait le premier pan de sa carrière. Sont presque absentes les expérimentations bruitistes de Star Wars; les arrangements à grands déploiements se terrent dans l’ombre de chansons très americana dans leur minimalisme. De fait, Schmilco, de par sa volonté de s’inscrire dans la lignée de la composition classique américaine, d’où la référence à Harry Nilsson et à son Nilsson Schmilsson, nous invite à retrouver un Jeff Tweedy qui semble arrivé à un terme dans sa démarche chansonnière. Comme si, après avoir fait le tour du jardin, il avait décidé de s’asseoir sous l’arbre d’où il pouvait embrasser du regard la totalité du décor. Ainsi, les chansons, de facture plus classique dans leur charpente, pointent tout de même aux extravagances qui ont fait la marque du groupe, mais de manière plus posée, plus subtile : elles sont tenues à distances.

Bien qu’on parle de minimalisme, les autres musiciens ne sont pas pour autant absents sur les douze chansons qui forment Schmilco. C’est plutôt une affaire de focalisation, la voix de Tweedy et les guitares acoustiques étant au premier plan d’une réalisation qui mise notamment sur une batterie et une guitare soliste beaucoup plus rudimentaires que ce à quoi le groupe nous avait habitué. Peut-être en est-ce la conséquence : Wilco ne s’était pas fait aussi pop depuis longtemps et cette fraîcheur, doublée d’une assurance sereine, nous prouve que la formation de Chicago figure encore parmi les groupes les plus pertinents du continent.